Nous passons 80 % de notre temps dans des lieux clos. L’air intérieur s’avère être souvent de moins bonne qualité que l’air extérieur. La dégradation de la qualité de l’air intérieur est devenue une préoccupation de Santé publique de premier plan mais est encore trop souvent négligée.
Plusieurs types de polluants se trouvent dans nos logements :
- Des polluants biologiques (bactéries, virus, toxines...),
- Des polluants chimiques (monoxyde de carbone (CO), composés organiques volatils dont formaldéhyde, solvants organiques, éthers de glycol, hydrocarbures, phtalates, plomb),
- Des particules et des fibres.
La fumée du tabac est en France l’un des principaux polluants domestiques.
La pollution des bureaux et établissements recevant du public (notamment les écoles) est essentiellement chimique :
- Par produits d’entretien et d’aménagement notamment les faux plafonds
- Surtout lorsque le renouvellement de l’air est insuffisant (locaux confinés)
Les locaux professionnels sont aussi concernés par la pollution :
- Bureaux : surtout pollution chimique par produits d’aménagement et d’entretien
- Industrie : en fonction du produit fabriqué et de l’utilisation de combustible
- Agriculture : poussières, pesticides, allergènes biologiques
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Les polluants atmosphériques peuvent nous affecter :
- Par voie respiratoire : principal point d’entrée de l’air et donc des polluants
- Par voie cutanée : qui reste marginale
- Par voie digestive : les polluants présents dans l’air peuvent contaminer notre alimentation
En France, les estimations indiquent que la pollution de l’air entraînerait environ 28000 nouveaux cas de maladies par an et environ 20 000 décès par an pour 6 polluants majeurs (2014).
Les effets de la pollution sont de plus en plus démontrés. Ainsi, la pollution de l’air, en particulier en cas du fumée de tabac, aurait des effets indésirables sur le fœtus (retard de croissance intra-utérin, petit poids à la naissance, naissance prématurée...), des effets sur le développement neurologique et la fonction cognitive (maladies neuro dégénératives comme Alzheimer) et sur des pathologies chroniques (diabète), des effets sur les poumons (inflammation, réduction des capacités respiratoires, BPCO, asthme, cancer..) et sur le système reproducteur (troubles de la fertilité, fausse couche...).
Les effets de la pollution sur nos organismes dépendent de la nature du polluant, de la taille des particules, de la durée d’exposition, de la dose inhalée et de nos caractéristiques (âge, sexe...), mode de vie (tabagisme..) et état de santé.
Ce sont les personnes vulnérables (nourrissons, enfants, femmes enceintes, personnes de plus de 65 ans) et à risque (cardiaques, asthmatiques, bronchitiques, insuffisants respiratoires) qui sont les plus affectées par les polluants de l’air.
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Pour limiter la pollution intérieure, quelques mesures élémentaires peuvent être adoptées :
- Proscrire totalement le tabac au domicile, respecter et faire respecter les réglementations dans les lieux publics et de travail
- Aérer, ventiler et combattre l’humidité pour limiter la concentration de polluants et d’allergènes
- Nettoyer avec un aspirateur à filtre, des chiffons humides, pour ne pas disperser la poussière
- Ne pas utiliser de parfum d’intérieur sous forme vaporisée ou consumée
- Privilégier un aménagement limitant les dépôts de poussières, choisir des matériaux et meubles peu émetteurs de polluants,
- Faire contrôler régulièrement ses appareils de chauffages et combustion
- Privilégier savon noir et vinaigre blanc au lieu des produits d’entretien émetteur de composés organiques volatils (COV).
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- Les vidéos YouTube de la Fondation du Souffle consacrées à la pollution de l’air
- Vidéo « Qualité de l'air et Santé Respiratoire » - Les Rencontres de la Fondation du Souffle #4
La pollution de l’air est un mélange complexe de différentes substances chimiques naturelles ou synthétiques sous forme de particules, de vapeurs et de gaz. Les principaux contaminants de l’air sont : les oxydes d’azote, l’ozone, le dioxyde de soufre, les particules, le monoxyde de carbone.
- Les oxydes d’azote sont émis lors de la combustion (chauffage, production d’électricité, moteur thermique des véhicules).
- L’ozone est produit dans l’atmosphère sous l’effet du rayonnement solaire par des réactions complexes entre certains polluants primaires tels que les oxydes d’azote, le monoxyde de carbone et les composés organiques volatiles. C’est un polluant secondaire.
- Le dioxyde de soufre SO2 : il est principalement produit lors de la combustion des sources fossiles d’énergie à fort contenu en souffre (charbon, certains carburants).
- Les particules PM10 et PM2,5 sont issues de toutes les combustions, y compris la fumée du tabac et l’agriculture. Les PM1 de diamètre <1µm sont encore plus nocives car elles peuvent passer dans le sang depuis les poumons. Elles peuvent aussi être un polluant secondaire se formant à partir des gaz d’échappement, de l’ammoniaque et des COV.
- Le monoxyde de carbone CO : il est le résultat d’une combustion (de cigarette, d’essence, de charbon, de bois…) incomplète dans un milieu insuffisamment oxygéné : le carbone n’a pu fixer qu’un seul atome d’oxygène (CO) alors que, en milieu suffisamment oxygéné, il se combine à 2 atomes d’oxygène et forme le CO2.
Les secteurs d’activité émettant le plus de polluants sont : les transports, y compris certains 2 roues, le chauffage résidentiel, l’agriculture ainsi que l’industrie.
La répartition des polluants n’est pas homogène sur le territoire. Dans les grandes villes, le trafic routier émet plus de 50 % des oxydes d’azote. Les véhicules diesels représentent 94 % de ces émissions. Dans certaines régions rurales, le chauffage domestique émet 50 % des PM10. 90 % de ces émissions sont dues au chauffage individuel au bois. La cuisine au feu de bois est également émettrice de polluants.
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Les polluants atmosphériques peuvent nous affecter :
- Par voie respiratoire : principal point d’entrée de l’air et donc des polluants
- Par voie cutanée : qui reste marginale
- Par voie digestive : les polluants présents dans l’air peuvent contaminer notre alimentation
Dans le monde, 7 millions de décès sont causés chaque année par la pollution de l’air intérieur (3 millions) et extérieur (4 millions). En France, la pollution de l’air entraînerait au moins 48 000 décès prématurés chaque année. Les dommages sanitaires de cette pollution auraient un coût de 20 à 30 milliards d’euros.
Une exposition ponctuelle à court terme à la pollution de l’air extérieur (pics de pollution) expose à des irritations oculaires ou des voies respiratoires, des crises d’asthme, des exacerbations de maladies chroniques cardiovasculaires et respiratoires.
Mais c’est l’exposition chronique, à long terme, à la pollution de l’air qui a les impacts les plus importants sur notre santé. La pollution de l’air extérieur est classée comme cancérogène certain par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). D’autres effets de la pollution sont de plus en plus démontrés.
Ainsi, la pollution de l’air aurait des effets indésirables sur le fœtus (retard de croissance intra-utérin, petit poids à la naissance, naissance prématurée...), des effets sur le développement neurologique et la fonction cognitive (maladies neuro dégénératives comme Alzheimer) et sur des pathologies chroniques (diabète), des effets sur les poumons (inflammation, réduction des capacités respiratoires, BPCO, asthme, cancer..) et sur le système reproducteur (troubles de la fertilité, fausse couche...).
Les effets de la pollution sur nos organismes dépendent de la nature du polluant, de la taille des particules, de la durée d’exposition, de la dose inhalée et de nos caractéristiques (âge, sexe...), mode de vie (tabagisme..) et état de santé.
Ce sont les personnes vulnérables (nourrissons, enfants, femmes enceintes, personnes de plus de 65 ans) et à risque (cardiaques, asthmatiques, bronchitiques, insuffisants respiratoires) qui sont les plus affectées par les polluants de l’air.
Le Pr. Bruno Crestani, Président de la Fondation du Souffle vous en dit plus sur les effets de la pollution atmosphérique
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Diminuer la pollution de l’air demande un effort de chacun. Ainsi il est possible d’intervenir sur sa qualité de vie de 3 manières différentes :
- En diminuant les émissions de pollution,
- En évitant les zones les plus polluées,
- En augmentant la dispersion de la pollution.
Plusieurs réflexes peuvent être adoptés pour limiter votre exposition à la pollution de l’air :
- Restreindre les véhicules diesel en ville
- Privilégier les moyens alternatifs comme le vélo pour se déplacer
- Pas de feu de bois à foyer ouvert
- Pas trop de chauffage et plutôt du chauffage électrique
- Éviter la diffusion de pollens très allergisants dont les effets sont renforcés par la pollution
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- Les vidéos YouTube de la Fondation du Souffle consacrées à la pollution de l’air
- Vidéo « Qualité de l'air et Santé Respiratoire » - Les Rencontres de la Fondation du Souffle #4
La Fondation du Souffle souhaite lancer un appel à projets thématique exceptionnel « Qualité de l’air et santé respiratoire »
Contexte
La qualité de l’air intérieur influence la santé respiratoire : une mauvaise qualité de l’air intérieur peut avoir des effets néfastes sur la santé pouvant conduire à l’apparition et l’aggravation de pathologies aigües ou chroniques telles que les allergies respiratoires, l’asthme ou les cancers.
La qualité de l’air intérieur est d’autant plus importante que nous passons plus de 80% de notre temps dans des environnements clos.
Découvrez ici la vidéo du Pr Crestani, à partager sans modération !
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Objectifs
La Fondation du Souffle souhaite soutenir des travaux de recherche susceptibles d’apporter des données originales sur l’impact de la Qualité de l’Air Intérieur sur la Santé Respiratoire et des solutions pour y remédier en allant au-delà des domaines déjà établis.
Impact de votre soutien
Engagez-vous aux côtés de la Fondation du Souffle pour faire avancer la recherche sur l’impact de la qualité de l’air intérieur sur la santé respiratoire !
Un rapport final d’activités vulgarisé vous sera fourni par le responsable scientifique de chaque projet soutenu. Les avancées scientifiques seront également quantifiables et valorisables grâce à la publication d’articles scientifiques et/ou au dépôt de brevets.
A plus long terme, cet appel à projets pourrait permettre de faire émerger une communauté scientifique française dont le but des recherches sera de favoriser la lutte contre les maladies respiratoires liées à la pollution intérieure.
Dotation minimum : 165 000 euros
Cet appel à projets ne pourra être lancé que lorsque la dotation minimum sera atteinte.
Le nombre de projets financés par palier dépendra de la somme demandée par les équipes de recherche pour chacun des projets. Plus le nombre de projets financés sera important, plus le type de recherches pourra être varié.
Paliers de financements
- 165 000 € ce sont 2 projets de recherche financés
- 200 000 € ce sont minimum 3 projets de recherche financés
- 300 000 € et au-delà, ce sont minimum 5 projets de recherche financés
L’asthme professionnel est un asthme provoqué par des substances présentes dans le milieu du travail.
Plus de 400 substances sont des causes possibles d’asthme professionnel.
Fort heureusement elles ne provoquent d’asthme que chez une minorité de personnes exposées à ces substances.
Celles-ci peuvent être schématiquement classées en substances d’origine animale ou végétale et en divers produits chimiques :
- les substances biologiques d’origine animale ou végétale, appelées « allergènes » sont le plus souvent des protéines. Elles nécessitent pour provoquer de l’asthme une sensibilisation préalable qui dépend elle-même de facteurs génétiques. Ces facteurs génétiques favorisent la synthèse d’anticorps de type IgE spécifiques de l’allergène.
- le mode d’action des substances chimiques est plus complexe.
En France, les substances le plus souvent à l’origine d’asthme professionnel sont :
- la farine (environ 20 %),
- les isocyanates (produit de base des polyuréthanes et de certaines mousses plastiques; environ 16 %),
- le latex (5 à 7 %),
Et à une moindre fréquence (inférieure à 5 %):
- les persulfates dans le milieu de la coiffure,
- des désinfectants (aldéhydes, ammoniums quaternaires),
- les poussières de bois,
- les allergènes provenant d’animaux de laboratoire.
Les principales professions à risque sont celles des boulangers, des professions de santé, des peintres carrossiers, des coiffeurs et des travailleurs du bois.
Les risques sont surtout importants lorsque les substances responsables se présentent sous forme de poudre, de gaz et d’aérosols, et lorsqu’elles sont présentes dans l’environnement professionnel à des concentrations élevées.
Certaines circonstances peuvent favoriser la survenue de l’asthme :
- exiguïté des locaux,
- mauvaise ventilation,
- absence d’aspiration des poussières, gaz et vapeurs à leur source d’émission,
- absence de nettoyage régulier.
Le diagnostic repose sur :
- le recueil de l’histoire de la maladie par un médecin expérimenté dans le domaine de l’asthme professionnel,
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sur une enquête effectuée sur les lieux du travail en collaboration avec le médecin du travail,
- sur des examens spécialisés qui comportent un examen de l’appareil respiratoire, des mesures du souffle en période de travail et en période de congés, des tests allergologiques, des tests mettant en évidence une hyperexcitabilité des bronches.
- dans certains cas il faudra avoir recours à la reproduction des signes de l’asthme après exposition aux substances présumées responsables en milieu hospitalier.
En matière d’asthme professionnel, une prévention est possible grâce à :
- des mesures d’ordre technique permettant la suppression ou la réduction de l’exposition à des niveaux aussi bas que possible,
- aux mesures d’hygiène et aux moyens de protection limitant l’exposition individuelle (par exemple port de masque).
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- La loi française décrit les maladies respiratoires professionnelles dans le cadre de la Sécurité Sociale pour le régime général et le régime agricole en les incluant sur une liste de tableaux.
- Le patient doit écrire à sa caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dans les 15 jours au plus tard après la constatation de la maladie.
- Il doit joindre un certificat médical où sont indiqués la nature de la maladie et les symptômes, les preuves éventuelles, la durée envisagée d’incapacité de travail (ITT) et les suites attendues.
- La CPAM doit statuer et notifier sa décision au patient dans les 3 mois, avec, si nécessaire, un délai complémentaire de 3 mois.
- Passé ces délais, la maladie est reconnue professionnelle de droit.
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- Ameli – Asthme professionnel
- Ameli - Amiante
- Santé publique France
- Prévention du risque amiante – INRS
- Lutte contre l'amiante – Ministère de la transition écologique
L’amiante est un minéral fibreux qui possède de remarquables propriétés d’isolant thermique et phonique.
Son utilisation industrielle a commencé dès le début du siècle dernier, avec une accélération aux USA à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale. En France, la consommation a été croissante jusqu’au milieu des années 1970, avant d’amorcer une décrue régulière, jusqu’à l’interdiction totale de 1997. La transformation de l’amiante en produits finis a en effet persisté jusqu’en 1997.
L’amiante était :
- incorporé avec le ciment : amiante-ciment ou fibro ciment)
- utilisé sous de multiples formes dans le bâtiment laissant persister un risque lors des travaux d’entretien et de démolition
- également utilisé comme matériel de friction et joints
Il a été utilisé massivement dans la construction navale. 5% des importations d’amiante étaient consacrées à des utilisations mécaniques et thermiques :
- tissu amianté
- carton amianté
- faux plafonds
- portes coupe-feu
- dalles de sol en vinyle-amiante
- joints
- garnitures d’embrayages et de freins
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La prise de conscience des effets néfastes de l’amiante a été lente. Outre les intérêts commerciaux sous-jacents, une des raisons de ce retard est le très long délai moyen qui sépare l’exposition et les maladies engendrées. Ce délai est d’une quarantaine d’années pour la manifestation la plus grave, le mésothéliome.
Les maladies dues à l’amiante sont dans l’immense majorité des cas liées à une exposition professionnelle. L’appréciation des risques liés à l’exposition passive des occupants d’immeuble contenant de l’amiante, reste très difficile
Parmi les diverses affections respiratoires dues à l’amiante, on distingue :
- L’asbestose : transformation fibreuse progressive des poumons qui s’observait autrefois chez les travailleurs soumis à des expositions fortes. Elle conduisait à l’insuffisance respiratoire chronique et au décès précoce. Cette fibrose pulmonaire s’accompagne parfois de pleurésies, et d’atélectasie ronde simulant des cancers du poumon.
- Le cancer broncho-pulmonaire : pour des expositions beaucoup plus faibles, on sait depuis 1955 qu’il existe un risque d’apparition de cancer pulmonaire lié à l’amiante et surtout à l’association d’amiante et de tabac qui constitue un risque multiplicatif. Chez les non-fumeurs, le risque n’est important que pour les inhalations de fortes doses.
- Les plaques pleurales : la plèvre (double sac qui enferme les poumons) est un site privilégié pour les affections liées à l’amiante. On peut constater l’apparition d’épaississements localisés au niveau de la plèvre pariétale ou du diaphragme qui peuvent se calcifier à la longue.
- Le mésothéliome : la transformation cancéreuse de la plèvre est une complication liée à une exposition chronique à l’amiante.
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L’amiante est encore présent dans de nombreux bâtiments (calorifugeage, flocage). Ces matériaux peuvent être source de poussières polluantes.
Il est essentiel de parvenir à un recensement effectif des locaux construits avec des matériaux friables contenant de l’amiante.
Il est tout aussi essentiel de mettre en place une gestion progressive des opérations de désamiantage conduites par des entreprises habilitées et hautement spécialisées, ceci afin d’éviter une dissémination dans les locaux et l’environnement.
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Les maladies secondaires à une exposition professionnelle à l’amiante (asbestose, plaques pleurales, épaississements de la plèvre viscérale, pleurésie, mésothéliome, cancers broncho-pulmonaires) sont indemnisées en France pour les travailleurs du régime général de la Sécurité Sociale selon les Tableaux des Maladies Professionnelles 30 et 30 bis.
Le Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA), établissement public national indemnise, selon le principe de la réparation intégrale, l’ensemble des victimes de l’amiante (salariés rattachés aux différents régimes de sécurité sociale, non-salariés et victimes environnementales) ainsi que leurs ayants droit.
La réglementation peut permettre dans certaines conditions une cessation anticipée d’activité pour des travailleurs exposés.
Un suivi post professionnel des travailleurs exposés à l’amiante est également prévu : suivant les recommandations de l’audition publique organisé par la Haute Autorité de Santé, il peut comprendre des scanners thoraciques tous les 5 ou 10 ans (décret du 6 décembre 2011).
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- Ameli
- Santé publique France
- Prévention du risque amiante – INRS
- Lutte contre l'amiante – Ministère de la transition écologique
A chaque bouffée inhalée ce sont plus de 4 000 composés toxiques - gaz et particules - qui pénètrent dans l’organisme et ce, quel que soit le mode de consommation :
- cigarette
- cigare
- pipe
- chicha…
Les voies respiratoires sont en première ligne pour cette toxicité et l’impact du tabagisme sur les pathologies broncho-pulmonaires est scientifiquement démontré.
Parmi ces 4 000 substances chimiques liées à la combustion de la cigarette, plus de 60 sont cancérigènes.
Les principales substances sont :
- La nicotine
C’est la substance essentielle de la dépendance au tabac.
L’inhalation d’une bouffée de tabac provoque le passage très rapide de la nicotine dans les bronches puis le sang : elle atteint le cerveau en quelques secondes. Là, elle a la capacité de se fixer sur des récepteurs cellulaires et de provoquer la libération de dopamine, ce qui génère satisfaction, plaisir et activité coupe-faim. Rapidement, en l’absence de nicotine, le fumeur éprouve à l’inverse une sensation de manque, de malaise qui l’incite à recommencer.
La nicotine est également responsable d’accélération du rythme cardiaque et d’augmentation de la pression artérielle, particulièrement lors d’une élévation de concentration brutale (ce qui est le cas lorsque l’on fume).
- Le monoxyde de carbone (CO)
Ce gaz toxique produit par certaines combustions (dont celle du tabac) passe dans le sang et se fixe sur les globules rouges. Il y prend la place d’une partie de l’oxygène destiné à l’alimentation des cellules contribuant ainsi à une moindre oxygénation de tout l’organisme. Par manque d’O2, les organes travaillent moins efficacement, la fréquence cardiaque et la pression artificielle augmentent.
- Les goudrons (hydrocarbure tel que le benzène)
Ils agressent les muqueuses en contact avec la fumée et, sont à l’origine des cancers broncho-pulmonaires, de la gorge et de la langue. Leur passage en partie dans la salive et le sang et leur élimination par les urines causent également d’autres cancers comme ceux de l’estomac, de la vessie, … Plus fréquents chez les fumeurs.
- Les irritants comme les phénols, les aldéhydes, l’acroléine…
Ils provoquent l’inflammation des bronches, la destruction des alvéoles pulmonaires et amoindrissent les capacités de résistance des voies respiratoires aux agressions microbiennes. Ils contribuent à la diminution de l’oxygénation de l’organisme et sont à l’origine de maladies telles que bronchite chronique, Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive, insuffisance respiratoire.
- Les métaux lourds
Les métaux lourds comme le mercure, le plomb, le chrome sont également irritants et cancérigènes.
Outre ces substances déjà présentes dans la fumée de tabac, des additifs sont ajoutés par les fabricants pour créer des goûts qui attirent de nouveaux consommateurs et pour accroître la dépendance.
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De nombreuses pathologies peuvent être liées au tabac :
- BPCO (broncho pneumopathie chronique obstructive)
Huit fumeurs sur dix sont atteints d’une bronchite chronique (toux et crachats quotidiens). Deux à trois fumeurs sur dix développent une BPCO, le O témoignant d’une obstruction des petites voies aériennes qui provoque un essoufflement progressif qui conduit à une insuffisance respiratoire. La plupart ne le savent pas. Pourquoi ?
Car les premiers signes sont presque anodins : « tousser et cracher » sont souvent considérées comme normaux pour les fumeurs. Pourtant, ils sont avant-coureurs d’une bronchite chronique qui se définit ainsi « tousser et cracher un peu chaque matin 3 mois par an et depuis 2 ans ». Ces symptômes masquent la progression sous-jacente de l’obstruction et de l’emphysème qui font de la BPCO un « tueur silencieux ».
Le « traitement » doit inclure l’arrêt du tabac qui, associée à la réadaptation respiratoire, permet de limiter l’évolution de la maladie.
- Les cancers du poumon
Les inflammations répétées, les bronches abîmées forment le lit du cancer du poumon. Ce cancer se présente comme un bourgeon. Il commence dans la paroi des bronches et, en grossissant, va boucher la bronche, s’étendre vers le poumon et l’envahir.
L’efficacité des traitements du cancer du poumon (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie) dépend de la précocité de la découverte du cancer et de son type. C’est le cancer le plus fréquent en France et dont le pronostic reste sévère.
- Les autres conséquences du tabac
- Les maladies vasculaires comme :
- L’hypertension artérielle
- L’angine de poitrine et l’infarctus
- Les accidents vasculaires du cerveau
- L’artérite des membres inférieurs
- Les maladies digestives comme l’ulcère de l’estomac
- L’apparition de cancers comme celui du larynx, de la langue et du pharynx, de la vessie, de l’œsophage
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Pour éviter les risques liés au tabac, la meilleure solution est de ne jamais commencer à fumer car la dépendance peut s’installer rapidement et rendre l’arrêt difficile, d’autant que l’on commence jeune.
Si l’on est fumeur, arrêter est toujours bénéfique.
Des aides peuvent être nécessaires pour surmonter les difficultés provoquées par la dépendance physique (à la nicotine) et/ou comportementale : traitements médicamenteux, prise en charge cognitivo comportementale. Il ne faut pas hésiter à avoir recours à l’aide d’un professionnel (médecin, tabacologue, pharmacien) si l’on ne parvient pas à se débarrasser seul de cette habitude.
En France, le combat contre ce fléau s’organise.
Au niveau législatif et réglementaire, la loi Veil de 1976, la loi Evin de 1991 et le décret Bertrand de 2007 marquent des étapes importantes et, depuis 2004, la France fait partie des pays qui ont ratifié la Convention Cadre de la Lutte Anti Tabac (CCLAT) .
Des programmes éducatifs sont menés par les pouvoirs publics et les associations pour informer et convaincre les jeunes afin qu’ils ne commencent pas et ceux qui sont déjà fumeurs afin qu’ils engagent une démarche d’arrêt.
D’importants efforts restent nécessaires pour dénormaliser le tabac en particulier vis-à-vis de la promotion indirecte qui en est faite par exemple par l’industrie cinématographique.
Insistons enfin sur le rôle délétère souvent négligé du tabac sur l’environnement.
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- Les vidéos YouTube de la Fondation du Souffle consacrées au tabac
- Les vidéos YouTube de la Fondation du Souffle consacrées au mois sans tabac
- Les Rencontres de la Fondation du Souffle sur le thème des "Mieux vivre avec un cancer du poumon"
- Vidéo - RDV Recherche en santé respiratoire #5 - Dépistage du cancer du poumon
- Les vidéos YouTube de la Fondation du Souffle consacrées à la BPCO
- Vidéo - RDV Recherche Santé Respiratoire #9 - La recherche
- Santé publique France - Tabac
- Tabac Info Service
- Organisation mondiale de la santé (OMS)
Le Radon est un gaz radioactif d’origine naturelle, issu de la désintégration de composants radioactifs de l’écorce terrestre, incolore et inodore, présent sur toute la surface de la terre, il est à l’origine de maladies respiratoires.
Formé dans le sous-sol, notamment granitique, il diffuse par les fissures et est essentiellement véhiculé par l’air, un peu par l’eau sous forme dissoute. Le radon sous forme gazeuse n’interagit pas directement avec l’organisme.
Le danger se trouve à l’intérieur car le radon en provenance du sol s’accumule dans les espaces clos, notamment les maisons, exposant les habitants aux rayonnements ionisants. Le radon constitue ainsi la deuxième cause de cancer pulmonaire dans de nombreux pays.
Il agit de manière synergique avec le tabac : le risque est trois fois plus élevé chez un fumeur. En France, on estime que l’exposition domestique au radon serait responsable de 1200 à 2900 décès annuels par cancer du poumon. Le radon est reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme substance cancérigène depuis 1988.
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Le risque pour la santé lié au radon ne provient pas tant du gaz lui-même que de ses descendants solides, eux-mêmes radioactifs :
- polonium
- plomb
- bismuth
Ils émettent tous des rayonnements alpha. Inhalés avec le radon, ils se déposent le long des voies respiratoires et irradient les cellules les plus sensibles des bronches, ce qui peut entraîner le développement d’un cancer du poumon.
Le risque de cancer du poumon s’accroît de manière linéaire avec la concentration en radon. Près de la moitié du nombre estimé de décès par cancer du poumon attribuables à l’exposition domestique au radon surviendrait parmi la majorité de français qui est exposée à une concentration modérée. N’oublions pas que l’exposition domestique au radon est un facteur de risque bien moins important que le tabac dans l’apparition d’un cancer du poumon. Cependant, les chiffres des cancers broncho-pulmonaires liés au radon montrent que l’exposition domestique à celui-ci est un réel problème de santé publique qu’il ne faut pas négliger.
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L’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) a mesuré la concentration de radon dans les habitations en France.
Les valeurs les plus élevées sont mesurées dans les régions à sous-sols granitiques : Limousin, Massif Central et Bretagne.
L’Union Européenne précise que les habitations neuves doivent être conçues afin d’obtenir une concentration moyenne de radon annuelle inférieure à 200 Bq m3.
Si la valeur moyenne dépasse 400 Bq m3, il faut mettre en œuvre des mesures simples :
- ventiler les pièces en ouvrant les fenêtres, voire ventilation mécanique
- rendre étanches les sous-sols et vides sanitaires
Le radon est un gaz lourd, tendant à se concentrer dans les zones basses, notamment les caves, vides sanitaires et pièces directement en contact avec le sol. La ventilation doit concerner en priorité ces zones en contact avec le sol.
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Entre confinements, télétravail et nouvelles habitudes de vie, la sédentarité (manque d’activité physique) s’est accrue. Cette sédentarité est responsable de l’aggravation de nombreuses maladies dont des pathologies respiratoires. Dix millions, c’est le nombre de Français qui souffrent de maladies respiratoires chroniques, auxquelles il faut ajouter les maladies aiguës. Dans ce contexte, la Fondation du Souffle lance le 3 mai, à l’occasion de la journée mondiale de l’asthme, un mouvement pour prendre soin de son souffle à tous les âges, en famille, entre amis et toujours en s’amusant.
Vous pourrez suivre la campagne toute au long de l’année sur nos réseaux sociaux et notre site internet avec :
- Une petite conférence en présence du Pr. Crestani, pneumologue et vice-président de la Fondation, accompagné de Jérôme Boucontet, masseur kinésithérapeute pour parler d’activité physique à pratiquer avec plaisir !
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- Une vidéo par mois, intitulée les Défis’Respi, qui propose à chacun, peu importe son âge de pratiquer une activité physique ou respiratoire en famille
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- Le Grand Journal de l’été avec des jeux, trucs et astuces et informations à partager avec toute la famille
- L’Urban Trail de la Fondation du Souffle revient à Montmartre le dimanche 2 octobre 2022 et nouveauté cette année, vous pourrez le faire en marchant et à votre rythme tout en visitant ce lieu symbolique de la vie parisienne
- Un guide synthétique qui sera diffusé par nos partenaires au moment de la Journée mondiale de la BPCO
Retrouver tous les détails dans notre Dossier de Presse.
- N’hésitez pas à partager cette initiative mise en œuvre par la Fondation du Souffle en collaboration avec le média Grand-Mercredi et le soutien de ses fidèles mécènes.
Une journée pour parler du tabac et de ses conséquences. La Fondation du Souffle a mis en œuvre plusieurs actions pour sensibiliser, informer et interpeller le grand public au danger du tabac !
« Comment mieux vivre avec un cancer du poumon ? »
Une nouvelle Rencontre de la Fondation du Souffle réalisée grâce au soutien de notre mécène Johnson&Johnson Beauté France. Retrouvez ici le replay de ce webinaire où sont intervenus successivement :
- Pr Anne-Claire Toffart, pneumologue au CHU de Grenoble qui fait le point sur le dépistage, les traitements et les avancées de la recherche
- Catherine S, patiente atteinte d’un cancer du poumon et qui partage avec nous son quotidien et son combat
- Rémi Valentin et Camille Le Fol, masseur-kinésithérapeutes pour vous démontrer les bienfaits de l’activité physique pour le corps et l’esprit
- Dr Nicole Stenger, médecin-tabacologue pour parler de l’intérêt du sevrage tabagique, que l’on soit malade ou non
Une journée au tribunal de Paris avec Bouygues Energies & Services pour monter des marches
Intégrer l’activité physique dans son quotidien et même au travail c’est possible ! Bouygues Énergies & Services propose à ses salariés de monter les 16 étages du tribunal avec pour objectif de collecter 1 euros par étage au profit de la Fondation du Souffle. À la fin de la journée, 4 560 euros ont été reversé à la Fondation du Souffle.
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L’Union Européenne doit mettre un terme à l’éco-blanchiment de l’industrie du tabac
La Fondation du Souffle s’est joint à une cinquantaine d’organisation européennes, réunies autour de ACT (Alliance contre le tabac) pour demander la fin du Greenwashing dans l’industrie du tabac ! Lettre à lire et à partager.
Pourquoi ne « fumer qu’en soirée » pour arrêter est une fausse bonne idée
Retrouvez l’interview du Dr Jean-Philippe Santoni dans le Huffington Post qui revient sur cette « stratégie »qui développe en fait l’addiction sociale à la cigarette.
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Les cancers du poumon : comment mieux vivre avec ?
Dans le cadre de la Journée Mondiale du Cancer, nous faisons le point sur les Cancers du Poumon. Ce kit d’information vient compléter notre collection sur les Fondamentaux des maladies respiratoires : chiffres clés, ce qu’il faut savoir sur les différents cancers du poumon, les facteurs de risques, le diagnostic, les traitements, l’entourage du patient, le dépistage et les avancées de la recherche.
,Et la recherche dans tout ça ?
La recherche avance sur le dépistage et la prise en charge des cancers du poumon. Dans cette vidéo, le Pr Crestani, pneumologue et vice-président de la Fondation du Souffle, expose les résultats d’une étude menée à Tawaïn sur le dépistage du Cancer du Poumon :