La BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique mal connue mais très fréquente. Elle touche près de 3,5 millions de personnes en France, dont près de la moitié sont mal ou pas diagnostiquées. Elle est responsable d’environ 3,5% des dépenses de santé annuelles en France.
Par le Pr. Jean-Philippe Santoni, pneumologue
La BPCO, qu'est-ce que c'est ?
La BPCO est définie par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes qui est due à une réponse inflammatoire pulmonaire anormale à l’inhalation de polluants toxiques. La cause la plus fréquente (plus de 80% des cas) est la fumée du tabac, y compris celle du tabagisme passif, mais d’autres polluants professionnels peuvent en être responsables (poussières agricoles, farines du boulanger, employés du bâtiment et travaux publics). La maladie affecte un peu plus souvent les hommes (55%), mais les femmes sont également touchées, souvent de façon plus précoce et plus sévère.
Anatomiquement la BPCO associe une diminution du calibre des bronchioles du fait de modifications anatomiques (remodelage) et une destruction des alvéoles pulmonaires (emphysème).
Comment est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic de BPCO nécessite d’être confirmé par des tests du souffle (spirométrie) pratiqués par un spécialiste, avec la mesure du volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée.
Son évolution est marquée par la survenue d’exacerbations pouvant aboutir à une insuffisance respiratoire chronique et provoquer le décès. La BPCO est ainsi responsable de 100 000 hospitalisations et 17 000 décès par an en France. Il existe fréquemment une ou plusieurs maladies chroniques associées qui aggravent le pronostic : anxiété, dépression, atteintes musculaires, ostéoporose, affections cardio-vasculaires, cancer bronchique. La qualité de vie des patients est souvent très perturbée.
La BPCO est classée en 4 stades de sévérité progressive, le plus sévère (stade IV) comporte insuffisance respiratoire chronique grave, et il est essentiel de la détecter et de la prendre en charge au stade précoce dans la mesure où il n’y a pas pour l’instant de traitement curatif.
Quels sont les traitements ?
La prise en charge de la maladie répond à trois enjeux majeurs :
- le sevrage tabagique
- la lutte contre le handicap physique et moral
- la prévention des exacerbations.
Elle se fait idéalement dans le cadre général de l’éducation thérapeutique du patient, menée par une équipe multidisciplinaire, médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmiers, diététiciens. Elle associe un trépied de mesures majeures : sevrage tabagique, bronchodilatateurs et réhabilitation respiratoire.
Le sevrage tabagique peut être facilité par des conseils et un suivi, associés à des traitements pharmacologiques : substituts nicotiniques, varénicline, et des thérapies cognitivo-comportementales.
La réhabilitation respiratoire, qu'est-ce que c'est ?
La réhabilitation respiratoire associe un réentrainement à l’effort général, un réentrainement des muscles respiratoires, une prise en charge psychosociale, diététique et une kinésithérapie respiratoire. Elle est indiquée pour tout malade atteint de BPCO présentant un essoufflement limitant les activités quotidiennes malgré un traitement optimisé.
Pour aller plus loin...
La BPCO justifie une recherche médicale active et soutenue, essentielle pour améliorer les thérapies actuelles et surtout trouver des traitements capables de guérir la maladie. La Fondation du Souffle, dans le cadre des ses appels à projets bi-annuel, soutient la recherche pour lutter contre la BPCO et cela grâce à la générosité du public.
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