Apnées obstructives du sommeil

C’est le plus courant des troubles respiratoires du sommeil. Il se traduit par des arrêts respiratoires à répétition durant le sommeil.
 

En France, 5% de la population souffre d'apnée du sommeil. La grande majorité des personnes atteintes ignorent qu'elles souffrent de ce trouble aux conséquences potentiellement graves sur la santé. Plus de la moitié des sujets concernés n'est pas diagnostiquée.

Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés et favorisent des apnées obstructives du sommeil chez l’adulte :

• Le surpoids : il entraîne une augmentation de la masse graisseuse au niveau de la gorge et de l’abdomen
• L’âge : le vieillissement entraîne entre autres une perte d’élasticité des conduits aériens et une baisse du tonus musculaire
• La consommation d’alcool ou de somnifères contribue au ronflement, ainsi qu’aux apnées du sommeil

Certaines caractéristiques anatomiques de la face peuvent également faciliter l’apparition d’apnées du sommeil :

• mâchoires trop étroites
• palais trop creux ou trop plat
• fosses nasales trop petites
• menton placé trop en arrière, etc.

La fréquence de l'apnée du sommeil augmente avec l'âge (30% des personnes de plus de 65 ans sont affectés), mais elle peut apparaître à tout âge, même chez les enfants.

Les hommes sont 2 fois plus fréquemment concernés que les femmes.

Trois principaux symptômes suggèrent une possible apnée du sommeil :

• le ronflement, intense, présent chaque nuit, qui alerte l'entourage
• la somnolence et la fatigue durant la journée, non expliquée par une autre cause
• une respiration nocturne avec des pauses et unr reprise de respiration bruyante

D'autres signes doivent également vous alerter :

• maux de tête le matin
• difficultés de concentration
• irritabilité
• dépression
• besoin accru d'uriner la nuit
• baisse de la libido.

• Deux types d’examens peuvent être prescrits : une polygraphie ventilatoire ou une polysomnographie, plus complexe et qui nécessite une hospitalisation courte. Elles permettent la détermination des stades du sommeil.
• Un examen ORL est aussi nécessaire à la recherche d'éléments anatomiques qui font obstacle sur les voies aériennes supérieures.

Les apnées du sommeil ne sont pas contagieuses, mais il existe une prédisposition héréditaire.

La prise en charge dépend de la sévérité du syndrome et de ses causes, quand elles sont identifiables. Trois méthodes thérapeutiques existent.

1. La pression positive continue (PPC)
 

C’est le traitement de référence. Cette technique consiste à appliquer une pression au niveau des voies aériennes supérieures, par l’intermédiaire d’un masque nasal ou bucco-nasal et d’un petit compresseur. Cette pression maintient les voies aériennes ouvertes, ce qui empêche l’installation des apnées et ainsi normalise le sommeil.
 

2. L’orthèse d’avancée mandibulaire

Cette prothèse, placée dans la bouche et portée la nuit, avance la mâchoire inférieure, ce qui dégage le pharynx pour laisser passer l’air. Ce dispositif, réalisé sur mesure, force la langue à avancer et permet de libérer le passage de l’air dans le pharynx.

3. La chirurgie

Si la cause des apnées est liée à un défaut anatomique, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Si l’ablation des amygdales et/ou des végétations est banale chez l’enfant, le recours à une chirurgie correctrice d’anomalies anatomiques reste l’exception.

Des facteurs de risque cardiovasculaire sont souvent associés à l'apnée du sommeil : hypertension artérielle, surpoids, obésité.

A court terme, des troubles du rythme cardiaque peuvent survenir, liés au manque d'oxygène.

A plus long terme les effets cardiovasculaires peuvent être une augmentation du risque d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral.

Si l'apnée n'est pas traitée, la qualité de vie du patient se détériore en raison de la somnolence dans la journée., les difficultés de concentration et troubles de mémoire, le risque d'accidents de la route et du travail ; le risque de chutes est également accru.

Les personnes souffrant d'apnées du sommeil sévère ont un risque de décès prématuré multiplié par 3, principalement lié aux accidents cardiovasculaires.

Des mesures hygiénio-diététiques sont utiles pour diminuer les apnées : dormir sur le côté, avoir des horaires de sommeil réguliers, éviter les excitants en soirée (café, thé...).

A long terme, la perte de poids est bénéfique en cas de surpoids ou d'obésité.

Si vous fumez, essayez d'arrêter car la fumée du tabac provoque une irritation chronique des voies aériennes.

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